FÊTE DES JUBILAIRES
FÊTE DES JUBILAIRES 2023.
65 ans de sacerdoce : Maurice Labbé et Patrice Picard
25 ans d’épiscopat : Mgr François Lapierre
HOMELIE - FÊTE DES JUBILAIRES
JUBILAIRES 2023
JUBILAIRES 2023
JUBILAIRES 2023
JUBILAIRES 2022
FÉLICITATIONS
À NOS JUBILAIRES 2022
70 ans de sacerdoce : Robert Bernier et François Brunelle.
65 ans de sacerdoce : Louis-Charles Breton, Mgr Jean-Louis Martin.
60 ans de sacerdoce : Claude Lacaille, Bernard Boucher, Éloy Roy, Jean-Louis Nadeau, Robert Nolin.
et Robert Nolin.
50 ans de sacerdoce : Réal Lévesque.
50 ans de diaconat : Jean LeBeau.
25 ans de mariage : Marie-Laure Joly et René Ayala
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Homélie de Raymond Desrochers, p.m.é. - Laval, vendredi 21 juin 2019
Quel riche vécu que le nôtre, nous les jubilaires et ainsi que le vôtre aussi, même si pas sur la liste des jubilaires pour cette année.
Pour illustrer, je peins un tableau avec des coups de palette, ici et là, avec quelques-unes des différentes couleurs recueillies parmi les jubilaires à qui j’ai demandé des suggestions pour cette homélie, les témoignages reçus sont regroupés tels quels autour de la reconnaissance, de ce qui nous a soutenus, des difficultés et de la continuité.
Reconnaissance. Actions de Grâces. Gratitude à Dieu. Pour l’appel que nous avons reçu.
Pour nos familles et ami(e)s qui nous ont soutenus de bien des façons.
Pour notre vécu composé de faire, notre vécu fait d’être, avec notre corps, notre cœur, notre esprit, avec tout nous-mêmes.
«Actions de grâces pour les merveilles accomplies en moi et pour moi».
«Je suis chanceux, j’ai vécu de belles rencontres, et j’en vis encore, privilégié d’avoir vécu avec des pauvres et des défavorisés, des malades, des personnes âgées et handicapées».
«Je suis privilégié de pouvoir être témoin de personnes, de communautés qui se mettent debout, des personnes avec qui et pour qui je travaillais, très désireuses et généreuses de marcher encore plus loin même au milieu des défis et des difficultés», «témoin de personnes qui se libèrent de leur prison intérieure, qui luttent pour un monde où tous et toutes ont leur place, de personnes qui ne voyaient plus d’issues dans leur vie et dont le cœur s’ouvre à des chemins nouveaux».
Nous sommes privilégiés d’avoir pu vivre dans d’autres cultures, traditions, religions, d’y avoir été témoins de beautés, de grandeurs et de qui nous avons beaucoup appris.
«Soutenus par l’union et la solidarité qui nous unissaient, pasteurs et laïcs, les leaders détectés et formés». «Je suis heureux d’avoir pu travailler avec les jeunes prêtres du pays.»
«La présence des chrétiens, leur foi et dévouement pour le travail pastoral fut un encouragement et une bonne motivation pour en faire autant».
«Privilège d’avoir été accueillis par les pays, par les personnes chez qui nous allions et que nous cherchions à rencontrer, qui nous permettaient d’être sur leur terrain, leur terre sacrée.»
Privilégiés d’avoir pu nous lancer dans des secteurs et des milieux non ou peu touchés par l’annonce de l’Évangile, tels les arts, les ondes, le travail manuel, les maternelles et écoles, scoutisme, etc. Des milieux en périphérie, des milieux loin de l’Église ou des milieux de qui l’Église est loin.
«Ce qui m’a soutenu, évidemment, c’est la foi au Christ et la beauté du message à vivre et à enseigner. Et aussi la joie de découvrir que Dieu était déjà présent dans la vie des gens, longtemps avant notre arrivée», «c’est la foi au Père qui me redit que je suis son Fils bien aimé, foi au Christ ‘Le Seigneur est mon berger’, foi au Christ qui me rejoint sur ma route comme sur celle des disciples d’Emmaüs.»
«Ce qui m’a soutenu, c’est la présence de la SMÉ, présente dans la charité des confrères, la SMÉ présente dans la responsabilité de répondre aux besoins matériels nécessaires à la vie de chaque jour», «ce sont les confrères-consœurs dans les services généraux, tous et toutes qui collaborent et participent à la vie de société» «c’est vivre la communion avec mes confrères prêtres et laïcs associé-e-s», «c’est d’avoir pu travailler ensemble avec d’autres confrères», «le témoignage fidèle et le dévouement persévérant de nombreux confrères».
«La vie spirituelle fut un élément important tout au long de ces années. La parole de Dieu et la prière, la liturgie des heures, furent les guides sur le chemin de la vie. Ces moyens alimentaient la confiance en Dieu et la foi dans la vie de tous les jours». «Une prière joyeuse et fidèle qui nous aident à trouver ce que le Seigneur attend de nous. »
Nous avons essayé par notre corps, notre cœur, notre esprit et toute notre attitude, d’être présents au vécu des gens, d’être solidaires, d’être des témoins vivants de l’Évangile, des êtres de lumière intérieure, tel que mentionné dans l’évangile d’aujourd’hui, des êtres qui reflètent le respect, la compassion, l’empathie, l’amour, le don de soi, attitudes qui peuvent devenir bonnes nouvelles pour ceux et celles que nous rencontrons.
«Nous avons été avec les pauvres, à les accompagner dans les défis à relever dans l’organisation de leurs petites communautés… On les voyait grandir à nos yeux!»
Nous avons essayé de semer, même sans savoir le plus souvent ce qui en poussera. Cependant, nous en avons recueilli quelques fruits et profité du labeur de nos prédécesseurs.
«J’ai bien conscience que le travail accompli est une goutte dans l’océan, mais cela en vaut la peine si d’autres peuvent vivre mieux». «J’ai essayé de fleurir là où m’a planté».
«J’essaie d’être présence d’espérance au milieu de la souffrance de notre monde».
Nous avons vécu notre mission comme, pour reprendre les mots de Paul, des êtres qui portent un trésor dans un vase d’argile, des êtres avec une écharde qui nous fait souffrir et qui nous empêchent de nous enorgueillir.
Paul nous raconte dans la première lecture d’aujourd’hui, qu’il a vécu toutes sortes de difficultés, nous aussi en avons vécu et en vivons encore, difficultés venant de nous-mêmes, difficultés venant d’ailleurs. Entre autres :
«Une période de crise où l’action des militaires menaçait notre liberté d’action et nous obligeait à revenir constamment sur nos motivations, sur le fondement de notre action».
«Une période au sein du mouvement social chrétien, où ses dirigeants laïcs ont voulu instrumentaliser les forces engagées dans l’activité proprement politique».
Conflits internes très douloureux, dans la SMÉ, dans des diocèses, des conflits avec des gouvernements.
Incompréhensions d’être un peu prophète, en avance sur son temps.
Nous continuons certains que Dieu nous aime tels que nous sommes, notre être, avec notre passé, nos richesses, nos maladies, avec nos faiblesses, nos ombres, nos blessures, nos limites, nos fragilités.
Nous continuons, en cherchant ce que le Seigneur attend de nous, ouverts à de nouvelles possibilités, de nouvelles avenues que l’Esprit nous indique et nous manifestera encore.
Un riche marchant possédait un diamant de grande valeur mais sur lequel il y a avait une graffigne. Après avoir consulté sans succès beaucoup d’artisans, quelqu’un lui recommande un simple artisan qui se dit prêt à faire son possible. Celui-ci est revenu avec, gravée sur le diamant, une belle rose. Il s’était servi de la grafigne comme tige pour la rose.
«Nous essayons de vivre la Mission en Communion avec nos confrères prêtres et les laïcs associé(e)s, avec les Églises locales, avec les frères et sœurs en humanité, peuple de Dieu en marche.»
Nous continuons dans l’espérance, confiants que le Seigneur peut toujours se servir de nous pour son Royaume, sûrs que l’Esprit travaille même si nous ne savons pas trop d’où et vers où il souffle.
«Notre mission, c’est comme avoir une belle chanson que nous aimons, que nous chantons du mieux que nous le pouvons, peut-être certaines personnes l’aimeront aussi, et peut-être encore, certain-e-s demanderont qui en est l’auteur».
Merci.
FÊTE DES JUBILAIRES
Homélie de Mgr Guy Charbonneau, p.m.é.
Laval, vendredi le 2 octobre 2020
Actes 2, 42-47
Luc 10, 1-12
L'évangile que nous venons de lire est un résumé du modèle missionnaire que nous offre Jésus selon saint Luc. À la suite des 72 disciples, nous avons été choisis par Jésus et envoyés aux nations par notre Église d'origine, grâce à notre famille missionnaire, la Société des Missions-Étrangères du Québec. C'est une grâce de Dieu que nous n'avons pas méritée. Jésus a envoyé ses disciples deux par deux: nous avons rejoint nos prédécesseurs déjà sur place, qui nous ont accueillis chaleureusement. Et tout au long de notre activité missionnaire, nous avons été appuyés par la SMÉ. Les disciples ont été envoyés en avant de Jésus, pour lui préparer le terrain; quant à nous, nous avons aussi découvert que Jésus était déjà présent chez ces peuples, à travers leurs attentes et leurs valeurs, à travers leur culture et leur religiosité populaire.
Nous les missionnaires, nous sommes des hommes et des femmes d'action. Mais curieusement, en envoyant ses disciples, Jésus leur demande d'être des hommes et des femmes de prière. "Priez donc le maître de la moisson d'envoyer des ouvriers pour sa moisson". Je crois que l'Esprit Saint nous a joué un bon tour. Nous l'avons prié longtemps pour qu'il continue à y avoir des vocations sacerdotales missionnaires au Canada. Mais l'Esprit a décidé de susciter des vocations missionnaires de laïques au Canada, et de prêtres et de laïques dans les pays où nous travaillons et également dans d'autres pays. Au milieu de cette pandémie que je passe à la Maison centrale, je découvre davantage l'importance de la prière et de l'Eucharistie pour tous les confrères d'ici et pour moi, et je ne doute pas que ça se passe ainsi pour ceux et celles qui sont ailleurs dans le monde.
Jésus nous envoie comme des agneaux au milieu des loups. Dans notre vie missionnaire nous faisons face à de nombreux défis. Certains viennent des bouleversements de la nature: tsunamis, ouragans, tremblements de terre, inondations, sécheresses prolongées, etc. D'autres viennent de l'être humain, créé pour aimer, mais séduit par l'égoïsme et l'orgueil: gouvernements corrompus, coups d'État, régimes militaires, avec comme conséquence des souffrances inimaginables pour les populations les plus vulnérables. Nous sommes appelés à vivre les implications sociales de l'évangélisation. Je cite ici notre Projet de Vie: "Ce service de l'Évangile aux pauvres et aux faibles nous amène à travailler avec eux dans la ligne d'une promotion humaine intégrale" (PV 20).
Jésus nous a demandé de ne pas porter bourse, ni sac, ni sandales. Bien sûr, nos gens et nos communautés ont bénéficié de la générosité de nos bienfaiteurs. Cela a occupé une place dans notre ministère, dans les projets que nous avons mis en place et dans notre accompagnement des gens. Mais ce qui est le plus important, c'est d'avoir témoigné de notre expérience personnelle du Christ. Et certainement nous avons reçu plus des gens que ce que nous leur avons donné, car c'est en se donnant que l'on reçoit.
Jésus nous invite à apporter la paix aux gens que nous rencontrons. Nous avons été accueillis par les gens chez eux et nous avons tissé des liens fraternels avec eux. Ils ne se souviendront pas de tout ce que nous leur avons enseigné. Mais ils se rappelleront que, quand nous visitions les communautés, nous mangions la nourriture qu'ils nous offraient de bon coeur et nous faisions la sieste dans le hamac qui était au beau milieu de la pièce.
Jésus ajoute: "Guérissez les malades". Comme Jésus, notre participation à la mission nous invite à guérir les plaies d'une humanité blessée, à prendre soin de nos frères et soeurs souffrants dans leur corps ou leur esprit, de ceux qui sont appauvris, exploités et dépouillés de leurs droits essentiels. Aussi comme prêtres, nous avons travaillé à la réconciliation des gens avec Dieu et avec le prochain, grâce au sacrement du pardon et au sacrement des malades.
"Le règne de Dieu s'est approché de vous". À l'exemple de Jésus, nous voulons contribuer à l'édification d'un monde plus humain et plus fraternel qui annonce la plénitude à venir du Règne de Dieu (cf. Projet de Vie 5). Jésus le faisait en parlant le langage de son peuple. Notre première action missionnaire a été d'apprendre une nouvelle langue; certains d'entre nous ont dû le faire pendant au moins deux ans. De plus, nous avons appris les expressions typiques des gens, pour que l'Évangile leur soit davantage accessible et qu'ils expérimentent le Christ comme le Seigneur de leur vie.
En ce qui concerne les douze jubilaires, notre vocation missionnaire s'exerce dans le cadre du sacerdoce ministériel. Nous tâchons de bâtir des communautés chrétiennes sur les quatre piliers que nous présente le livre des Actes des Apôtres dans la première lecture que nous avons entendue. L'enseignement des apôtres: ça me rappelle les nombreuses sessions de formation que nous donnons à nos agents de pastorale. La communion fraternelle, ça me fait penser aux efforts que nous faisons pour rassembler les gens, pour construire l'unité et la réconciliation dans l'Église et dans la société civile. La fraction du pain me rappelle l'importance de l'Eucharistie comme source et sommet de notre vie chrétienne et comme aliment spirituel quotidien. La prière me fait penser aux fois où nous avons initié des gens à la prière, ou lorsque nous avons animé des retraites spirituelles.
"Tout est grâce": nous pouvons certainement faire nôtre cette phrase de notre patronne, sainte Thérèse de l'Enfant Jésus. Dans les beaux moments de notre vie sacerdotale et missionnaire, la grâce de Dieu s'est manifestée en nous et par nous. Dans les moments les plus difficiles, nous n'avons jamais été abandonnés par Dieu: nos crises ont été des occasions de croissance spirituelle.
Dans cette Eucharistie rendons grâce au Seigneur pour le don de notre vocation sacerdotale et de notre vocation missionnaire, avec l'esprit de la Vierge Marie, qui a réalisé totalement le projet de Dieu sur elle (cf. Projet de Vie, 86).