L’Avent : Un appel à marcher avec les pauvres
En ce temps de l’Avent — une période d’espérance, d’attente et de préparation — nous réfléchissons à l’appel à rencontrer le Christ dans les pauvres et les marginalisés. Alors que nous préparons nos cœurs à la venue de Jésus, nous nous rappelons du message puissant laissé par Gustavo Gutiérrez, prêtre catholique et fondateur de la Théologie de la Libération (décédé cette année). Ses paroles, partagées lors du séminaire « 50 ans de Théologie de la Libération : Perspectives » en octobre 2021, continuent d’éclairer le chemin de la solidarité et de la justice.
En cette période d’attente et de transformation, que ses réflexions nous inspirent à écouter les cris des pauvres et à répondre avec engagement et amour, à l’exemple des enseignements de Jésus.
Paroles de Gustavo Gutierrez sur les pauvres
Face à la situation du Pérou, je ressens à nouveau le besoin d'appeler à la conversion au message de Jésus.
En tant que prêtre, j'ai souvent vécu parmi les pauvres. La pauvreté d'aujourd'hui, c'est vivre à l'écart du monde où progresse celui qui a des biens et de la sécurité. Même s'ils vivent dans la même ville, les pauvres vivent différemment. Les questions de pauvreté et d'inégalité ne sont pas aujourd'hui ni un problème du Pérou, ni de l'Amérique latine : c'est un problème central de toute la planète. La pauvreté est une mort prématurée injuste. Elle détruit les personnes et les familles. Comme l'a dit Hannah Arendt, « le pauvre est celui qui n'a pas le droit d'avoir des droits ».
L'amour de Dieu est universel, il n'exclut personne, mais Jésus nous a demandé de privilégier les plus faibles, les rejetés, comme le dit le pape François. C'est pourquoi l'engagement en faveur des pauvres ne peut pas éviter de dénoncer les causes de la pauvreté.
Je vois le Pérou divisé comme beaucoup d'autres pays. La meilleure raison de trouver un terrain d'entente devrait être la solidarité avec ceux qui souffrent le plus. La lutte contre la pauvreté fait partie d'une lutte générale pour vaincre toutes les oppressions et parmi elles, celle des femmes est la plus grave parce qu'elle divise l'humanité en deux.
À mes amis, je voudrais surtout dire : allons dans cet autre monde où vivent les pauvres, créons plus de sources de dialogue et de solidarité avec eux. Merci pour votre travail et pour votre écoute.
Gustavo
Cliquez sur le lien pour voir la vidéo en espagnol: https://www.youtube.com/watch?v=RsPCa8OAcl8